Le rejet du Trumpisme

En substance, le discours de Macron n’a rien de nouveau ni de révolutionnaire. Avec style, c’était une introduction à la façon de nettoyer le sol avec votre hôte - et de le faire avec élégance, avec un sourire, en s’appuyant sur le talent inné de Macron et sur les meilleures compétences en matière de débats spécialisés que peut offrir une formation d’élite en français. Macron, le prodige de la quarantaine maintenant, a été élu contre toute attente il y a un an avec ce qui semblait être une vague d'espoir, pas d'espoir, compte tenu de l'immigration et de la panique économique du candidat d'extrême-droite qu'il a battu. C'est un homme extrêmement conscient et motivé par l'urgence du moment historique. "Aujourd'hui, l'appel que nous entendons est l'appel de l'histoire", a déclaré Macron dans sa conclusion. «C’est une période de détermination et de courage. Ce que nous chérissons est en jeu. Ce que nous aimons est en danger. Nous n'avons d'autre choix que de l'emporter et ensemble, nous l'emporterons. " C’est plus que de la rhétorique noble. L’atmosphère qui règne en Europe ces jours-ci est très inquiétante. L'ordre transatlantique est menacé, en partie à cause de la Le dédain de l’administration Trump pour l’OTAN et les Nations Unies. L'Union européenne s'affaiblit. L'autocratie est à la hausse en Europe de l'Est. Le chômage structurel semble insoluble en Europe et ne sera pas aidé si Trump déclenche une guerre commerciale. Le terrorisme local reste une menace. Les décisions prises à Washington sont prises à l'étranger, en particulier en Europe. Le discours de Macron a également montré à quel point Macron est à bien des égards une figure de transition entre le 20ème et le 21ème siècle. Il a fondé son mouvement République en Marche dans le cadre du parti socialiste français, qui s’est effondré avec l’ordre politique et social qu’il représentait jadis. Ici en France, Macron est le nouveau visage d'un vieux pays en pleine mutation. Mais au moment où il s’adressait au Congrès et parlait de la nécessité du multilatéralisme, il semblait également que Macron pourrait en réalité représenter la fin d’une époque - l’ordre d’après-guerre, une certaine vision de l’Union européenne et de la démocratie libérale - plutôt que le début d’un nouveau un.